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Entreprendre : pourquoi et comment s'associer ?

Pourquoi ne pas entreprendre seul ?  Comment trouver un associé potentiel ? Comment faire le bon choix ?  Se répartir de capital ?  Focus sur les points essentiels à connaître et les pièges à éviter avant de s'associer.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 17/03/2023

Pourquoi s’associer pour créer votre entreprise ?

La question d’entreprendre à plusieurs se pose parfois avant le démarrage même de l’activité. A défaut, la problématique peut survenir en cours d’exercice. Quoi qu’il en soit, il est important de peser le pour et le contre avant de s’associer.

Les avantages à partager son actionnariat :

Entreprendre seul peut être très attractif de prime abord :

  • Le créateur d’entreprise prend seul l’ensemble des décisions , il mène son projet de la manière dont il l’entend, sans compromis.
  • L’entrepreneur ne partage pas les bénéfices , et son entreprise ne supporte aucune autre rémunération que la sienne. L’attrait économique est fort.

Ces avantages évidents à entreprendre seul peuvent néanmoins être rapidement balayés au moment d’entrer dans le vif du sujet. En effet, la vie d’entrepreneur réserve des surprises difficiles à appréhender… Illustrations :

  • Le créateur d’entreprise a peut-être une très bonne idée, mais pas nécessairement les compétences pour la mettre en œuvre.
  • De même, il ne dispose pas nécessairement des fonds suffisants pour démarrer son activité.
  • Le lancement et le développement de l’activité nécessitent d’être sur tous les fronts : comptabilité, secrétariat, marketing, opérationnel… Ces tâches – au-delà d’exiger une polyvalence importante – prennent du temps , et la journée d’un entrepreneur seul n’est pas extensible.
  • En cours de vie sociale, l’entrepreneur doit prendre des décisions, faire des choix, et la pression est forte en l’absence de soutien moral extérieur . Il est en outre amené à traiter avec des tiers – banque, fournisseurs, clients – et son poids, seul, ne pèse parfois pas assez lourd.

Dans ces conditions, les intérêts à s’associer deviennent prépondérants :

Entreprendre seul

S’associer

Prise de décisions individuelle = plus de liberté.

Décisions collectives = risque d’erreur réduit, partage des responsabilités, moins de pression psychologique

Une seule personne à rémunérer = gains supérieurs

Plusieurs personnes à rémunérer, car plusieurs personnes travaillent => rapidité et force de travail décuplées = gains potentiels décuplés = plus d’argent à distribuer

 

Compétences complémentaires bénéfiques pour optimiser la gestion de l’entreprise et accélérer son développement

 

En tout état de cause, 2 situations obligent à s’associer :

  1. L’activité s’essouffle : l’entrepreneur a le choix entre s’associer avec une personne capable de donner une nouvelle dynamique, ou mettre un terme à son activité – dissolution ou cession d’entreprise.
  2. Le succès de l’activité incite à en développer le potentiel : l’entrée d’investisseurs devient indispensable – à moins pour l’entrepreneur de disposer de fonds suffisants.

    Une 3 ème situation peut motiver à s’associer, lorsque le chef d’entreprise ne parvient pas à s’adapter aux mutations sociales et technologiques. S’adjoindre des compétences très spécifiques s’avère alors nécessaire. Dans cette optique néanmoins, l’entrepreneur a le choix entre s’associer ou recourir à des prestataires en externe dotés des savoir-faire requis.

Pourquoi s'associer dans son projet d'entreprise ?

Bien s’associer pour prévenir en amont les discordes et éviter les risques

Un risque majeur peut mettre en péril la poursuite de la société pluripersonnelle : lorsque les associés ne s’entendent plus. Pour prévenir les conséquences néfastes de la mésentente entre associés, il est vivement recommandé de suivre ces conseils :

  1. Choisir la bonne personne. En fonction du but poursuivi par l’entrepreneur qui souhaite s’associer, le choix de la bonne personne doit être effectué eu égard à des critères spécifiques.

    Exemples : s’associer pour disposer de fonds suffisants en vue de développer l’activité implique de sonder la solidité financière de l’associé potentiel, un investisseur de type business angel semble adapté ; s’associer pour insuffler une nouvelle dynamique doit inciter à porter son choix sur une personne au cœur de l’innovation…

    Au-delà de ces considérations d’ordre pratique, il est primordial de choisir quelqu’un qui partage la même vision de l’entrepreneuriat à terme, tout en offrant une complémentarité de compétences et de ressources bénéfique. Attention aux associations entre proches ! S’associer avec un ami ou un membre de sa famille met en jeu l’affect, un ingrédient qui fait rarement bon ménage avec les affaires…
  2. Bien répartir les parts du capital social. Il s’agit sans doute du point le plus délicat à aborder au moment de s’associer. Lorsque les apports ab initio sont limités par les capacités financières des associés, le problème ne se pose pas. En revanche quid lorsque les associés peuvent apporter la même somme d’argent ? Ou quand seul un des associés travaille de manière effective, sans rémunération prévue ? De même, comment valoriser les apports réalisés à la création de l’entreprise au moment de l’entrée de nouveaux investisseurs ? Cette discussion donne lieu à négociations, et l’intervention d’un comptable ou d’un avocat peut être utile.

    Quoi qu’il en soit, il est d’usage d’éviter une répartition à parts égales – 50/50. En cas de mésentente en effet, les associés doivent alors faire face à un blocage risqué. Il est recommandé, pour le prévenir en amont, de préférer une répartition 49/51 ou 49/49/2.

  3. Bien répartir les rôles . L’investisseur financier est-il compétent pour axer la stratégie marketing ? L’expert en communication a-t-il vocation à intervenir dans la gestion des comptes ? Pour éviter d’empiéter sur les domaines de compétences respectifs des associés, il est judicieux de bien répartir les tâches au moment de s’associer, par oral et par écrit.
  4. Anticiper les sources de conflit et prévoir des issues. Le travail collectif est nécessairement source de conflits. Mais une bonne anticipation permet de préserver la société. Au moment de s’associer, il est donc important d’envisager toute mésentente potentielle, et de prévoir des clauses statutaires ou extra-statutaires de nature à mettre un terme à la discorde dans les meilleures conditions – clause du shot gun, par exemple.

    En cas de conflit, les associés se réfèrent aux statuts de la société – éventuellement au pacte d’associés ou au pacte d’actionnaires le cas échéant. À défaut d’issue, il est recommandé de recourir à un médiateur avant d’envisager la voie judiciaire.

Comment s’associer ? Les formes juridiques adaptées

S’associer à la création de l’entreprise implique de constituer une société commerciale – SAS, SA ou SARL . L’entrepreneur qui exerce seul et qui souhaite s’associer doit pour sa part effectuer certaines formalités .

Rappel des différentes structures juridiques pour entreprendre :

Au moment de démarrer une activité économique, l’entrepreneur crée au choix :

  • Une entreprise individuelle (EI) – éventuellement à responsabilité limitée (EIRL). Cette forme juridique présente l’avantage de la simplicité de gestion. En revanche et comme son nom l’indique, elle n’est ouverte qu’aux entrepreneurs qui lancent seuls leur activité.

        La micro-entreprise n’est pas une structure juridique, mais un régime social et fiscal. Les entrepreneurs individuels peuvent sous conditions opter pour le statut de micro-entrepreneur – anciennement auto-entrepreneur.

  • Une société commerciale. Il s’agit de la structure obligatoire lorsque le projet d’entreprise est mené à plusieurs. Un entrepreneur seul peut toutefois créer une société commerciale. Il existe différents types de sociétés commerciales, parmi lesquelles : la SA, la SAS et la SARL et leurs formes unipersonnelles SASU et EURL.

        L’association constitue une autre forme juridique tentante – simplicité de création, coûts de fonctionnement allégés, fiscalité avantageuse… Attention néanmoins, elle se destine exclusivement aux projets à but non lucratif et interdit toute distribution de bénéfices.

 

Avant même de créer sa structure juridique, l’entrepreneur a tout intérêt à se poser la question suivante : « à terme, ai-je vocation ou non à m’associer ? »

  • La réponse est « non » : l’entreprise individuelle est adaptée.
  • La réponse est « oui » : il est recommandé de créer une EURL ou une SASU. Le passage en SARL ou en SAS implique alors des formalités moindres.

    Dans le cadre d’un projet d’activité innovante – startup – il est d’usage de préférer la SAS. Cette structure juridique souple, qui peut librement prendre appui sur un pacte d’actionnaires, se prête particulièrement à l’entrée de nouveaux investisseurs financiers, indispensables au développement de l’activité.

Passage d’une EURL ou d’une SASU en SARL ou en SAS, mode d’emploi

Pour s’associer, 2 alternatives :

  • Un associé cède une partie de ses parts, le capital social reste intact.
  • L’entrée d’un investisseur justifie une augmentation de capital.

En tout état de cause, il est nécessaire de modifier les statuts de la société – pour mentionner la nouvelle répartition ou le nouveau montant du capital social. Il est nécessaire d’effectuer des formalités auprès du greffe du tribunal de commerce compétent, et de publier la modification.

S’associer peut en outre être l’occasion de prévoir un pacte d’associés – en SARL – ou un pacte d’actionnaires – en SAS. Ce document contractuel permet de régler de manière occulte les rapports entre associés ou actionnaires, de prévoir leurs droits de vote et leurs modalités de sortie de la société, afin de prévenir en amont tout risque de mésentente.


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