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Seuil de rentabilité : comment le calculer et l'utiliser ?

Comment calculer un seuil de rentabilité ? Coûts variables, coûts fixes, marge sur coûts variables, point mort... sont des notions que tout dirigeant doit maîtriser. Focus sur ce qu'il faut savoir pour une mise en pratique réussie.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 14/09/2023

Qu'est-ce que le seuil de rentabilité ?

Le seuil de rentabilité (SR) a pour vocation de déterminer quel doit être le chiffre d’affaires minimum pour couvrir les charges rattachées. En atteignant ce seuil, l'entreprise ne perd pas d'argent, mais n'en gagne pas non plus. C'est un point d'équilibre. Il s’évalue à partir du chiffre d’affaires et de l’ensemble des charges variables au volume d’activité et des charges fixes liées à la structure de l’entreprise.

Le seuil de rentabilité correspond au chiffre d’affaires pour lequel :

  1. le résultat est égal à 0 
  2. il est égal au total des charges
  3. La marge sur coûts variables est égale aux coûts fixes (avec la marge sur coûts variables ou MCV, étant le chiffre d'affaires - charges variables )

Comment calculer le seuil de rentabilité ?

Définition du seuil de rentabilité

Il s'exprime en chiffre d'affaires ou bien en nombre de jours (on parle alors de point mort).

La difficulté n'est pas de calculer cet indicateur une fois les chiffres en main. Le plus délicat est d'estimer les charges à retenir, et notamment leur variabilité . Et là pas de miracle, il est nécessaire dans la plupart des cas de recourir à des méthodologies pointues pour estimer les coûts . Un certain nombre d'outils utilisés par la comptabilité analytique .

Le calcul s'effectue en partant d’un compte de résultat différentiel 

Le compte de résultat différentiel La première étape du calcul est la détermination du taux de marge sur coûts variables.  Le ratio permet de déterminer la part du chiffre d’affaires qui pourra servir à payer les frais fixes. On obtient le taux de marge sur coûts variables (TM/CV) de la manière suivante :

Taux de marge sur coûts variables = 100 X (chiffre d’affaires – coûts variables) / chiffre d’affaires

Il convient ensuite de diviser le montant des charges fixes par le TM/CV pour obtenir le seuil de rentabilité :

Seuil de rentabilité = coûts  fixes / taux de marge sur coûts  variables

Exemple de charges variables

  •  les achats de matières premières ;
  •  les contrats de sous-traitance ;
  •  les frais de transport et de livraison ;
  •  les commissions ;
  •  les coûts de commercialisation qui varient selon le chiffre d’affaires

Exemple de charges fixes

  • les loyers
  • les abonnements (téléphone, électricité, gaz, revues…) ;
  • les dotations aux amortissements des immobilisations ;
  • les dépenses d’assurance ;
  • les charges de personnel (salaire et charges sociales)
  • les frais bancaires ;
  • l’entretien des locaux.

La marge de sécurité

C’est un indicateur important dans l’analyse, car il permet d’évaluer sa marge de manœuvre vis-à-vis du seuil de rentabilité. 

Son calcul :

Marge de sécurité : Chiffre d’affaires - seuil de Rentabilité

Exemple : 

CA : 800 000€

SR : 600 000€

Marge de sécurité = 800 000€ - 600 000€ = 200 000€

L’indice de sécurité

Il facilite l’appréciation de la marge de sécurité en la rapportant au chiffre d’affaires. La formule :

Indice de sécurité : Marge de sécurité / Chiffre d’affaires

Exemple en reprenant les chiffres précédents

Indice de sécurité : 200 000€ / 800 000€ soit 25%.

Ce qui signifie que l’entreprise peut voir son chiffre d’affaires baisser jusqu’à 25% avant de voir sa rentabilité devenir négative.

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Le calcul du point mort

Le « point mort » quant à lui, est tiré des mêmes notions que le seuil de rentabilité. Toutefois, le premier s’exprime en temps (nombre de jours, de mois, d’années nécessaires pour dégager des profits) alors que le second porte sur le niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour être rentable.

Le point mort exprimé en nombre de mois est égal à :

 (seuil de rentabilité / chiffre d'affaires annuel) x 12

Exemple de calcul de seuil de rentabilité

Exemple de calcul de seuil de rentabilité Taux de marge sur coûts variables =  1150 k€ /5000 k€ = 0.23

Le seuil de rentabilité est égal à 650 k€ / 0.23 = 2826 k€

Le point mort est égal à (2826 k€/ 5000 k€) x 12 = 6,78 mois

Voir le calcul du point mort plus en détail.

Interpréter et utiliser le SR

L’indicateur peut être mesuré à plusieurs moments dans la vie d’une entreprise. Au moment de sa création notamment, il apparaît dans le prévisionnel financier, c’est-à-dire la partie chiffrée du business plan.

Réaliser un étude prévisionnelle

À partir du moment où les ventes dépasseront le montant du seuil de rentabilité, l’entreprise commencera à réaliser des bénéfices. Par conséquent, il s’agit d’un indicateur adapté pour s’assurer de la faisabilité d’un projet (nouvelle entreprise, rentabilité d’un point de vente…) dans la mesure où il permet de :

  • fixer un prix de vente unitaire cible
  • définir le nombre d’articles à vendre sur un laps de temps donné avant d’être rentable.
  • calculer le nombre d’heures à facturer, 

Cette étude permet en outre d’identifier la date à partir de laquelle la société deviendra rentable.

Le seuil de rentabilité dans le business plan Dans le cas d'un projet de création d'entreprises , les estimations sont plus simples. En effet les charges sont calculées par grandes masses et les produits peu nombreux. Ce qui fait du seuil de rentabilité un outil pertinent pour évaluer la rentabilité de l'offre future de l'entrepreneur, et en final de la viabilité économique du projet.

Analyser le risque

Le SR est utile pour s’interroger sur le poids des charges de structure au regard du niveau d’activité. Les coûts fixes rendent l’entreprise plus dépendante et vulnérable aux aléas de son environnement économique. 

 L’indice de sécurité offre une vision synthétique du positionnement du chiffre d'affaires de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité. Plus le chiffre d'affaires réalisé est instable, plus l’indice de sécurité doit être élevé pour absorber la fluctuation de l’activité sans mettre l’entreprise en péril.

La connaissance et la maîtrise de la structure des coûts (répartition entre le montant des charges fixes et variables) sont fondamentales pour une bonne gestion de son entreprise et être rentable.

Favoriser la flexibilité induite par les charges variables

Les frais variables présentent l’avantage de s'ajuster au volume d’activité. Il s’agit d’une variable d’adaptation. C'est par exemple le cas avec le niveau des achats. 

Exemple : une entreprise industrielle peut décider d’avoir recours à la sous-traitance*  pour éviter d’alourdir ses charges fixes de par un investissement en machines.

*avec un contrat adapté, car si ce dernier prévoit des engagements fermes, il s’agit alors d’une charge fixe

Les limites du seuil de rentabilité

Il peut être difficile d'évaluer la variabilité de charges et leur niveau. Notamment lorsqu’elles évoluent en fonction de palier d’activité (nombre de produits vendus). Ces charges ne sont pas tout à fait stables dans le temps.

Par exemple pour un chiffre d’affaires de 100, les moyens de production représentent une charge fixe de 50, si l’activité est portée à 150, les moyens de production de 50 suffisent, mais si le chiffre d’affaires atteint les 200, il faudra alors réinvestir ce qui portera les charges fixes à 75. 

De même, la variation des prix de vente et des prix d’achat dans le temps a un impact sur le taux de marge sur coût variable. Les simulations d’origine ne fonctionnent plus.

Enfin pour une entreprise possédant une structure d’offres multiple et complexe, calculer un seuil de rentabilité global s’avère peu pertinent tant de nombreux facteurs peuvent agir sur le calcul. 

Dans le cas d'entreprise opérant dans plusieurs secteurs d'activité avec des charges fixes communes, il est pertinent de décomposer la marge sur coût variable par secteur d’activité pour apprécier la contribution de chacun à la couverture des charges fixes. Il est alors possible de réaliser une analyse fine de l’intérêt économique de chaque secteur au regard de leur intérêt stratégique. 


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