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Manager : les pièges à éviter

Lorsque l'on est amené à diriger des collaborateurs, il est certains écueils dont il vaut mieux être pleinement conscient afin de mener son équipe vers le succès escompté.

Rédigé par Raphaële GRANGER - Mis à jour le 23/06/2023

Près d'un quart des démissions sont dues au manager du salarié démissionnaire en question. De quoi faire réfléchir sur sa posture et ses méthodes. Si, selon le contexte, le pays, le type d'activité, les équipes gérées, entre autres, les difficultés ne sont pas les mêmes, il n'en demeure pas moins que certaines erreurs sont à éviter à tout prix !

Certains écueils ont un coût - qu'il soit monétaire ou humain. D'autres sont liés à la culture d'entreprise, un manque d'expérience, de discernement et sont plus délicats à chiffrer. Leurs conséquences sont plus sournoises, plus difficiles à repérer - et parfois à corriger !

Conséquences des erreurs en management

Certains écueils n'ont guère d'effets négatifs sur l'équipe, l'entreprise. D'autres, à l'inverse, peuvent avoir de lourdes conséquences et finir par coûter cher à l'entreprise : 

  • mal-être des collaborateurs, tensions, conflits,
  • image de l'entreprise dégradée auprès de ses clients, fournisseurs, etc.
  • turnover élevé,
  • arrêts maladie,
  • effondrement des marges,
  • compétitivité mise à mal, perte de marchés,
  • etc.

Les erreurs les plus courantes

Si certaines postures sont relativement aisées à corriger, d'autres le sont moins. Car pour changer, il faut avant tout être conscient de ses faux-pas... Par ailleurs, l'erreur est subjective. Ce qui passe pour une terrible boulette chez certains sera vu comme un acte perspicace chez d'autres.

De plus, il est important de replacer les erreurs dans leur contexte, à leur juste valeur afin d' apprendre de ces expériences .

Traiter ses collaborateurs comme des machines

Déshumaniser son personnel... et se montrer soi-même indifférent quant à ses collaborateurs sous prétexte que vie privée et vie professionnelle ne doivent pas s'entrecroiser est un non-sens. Sans violer la vie privée de ses collaborateurs, le manager doit s'intéresser un minimum à la vie personnelle des personnes avec qui il travaille. C'est ce qui va aussi créer du lien au sein de l'équipe, participer à un climat de confiance réciproque, etc.

Par ailleurs, les Humains, contrairement aux machines, ont besoin d'être reconnus pour leurs talents, leurs compétences, leurs efforts, leurs réussites, etc. Il serait ridicule de vouloir les traiter comme des robots en leur astreignant objectifs et missions au-delà du raisonnable.

Ainsi, pour manager efficacement son équipe, le manager veillera, entre autres, à :

  • s'intéresser véritablement à ses collaborateurs , à leur travail, mais également à leur personnalité,
  • trouver le bon équilibre en termes de charge de travail, de pression exercée sur l'équipe...
  • se montrer particulièrement vigilant quant aux signes de stress , démotivation, fatigue, etc. pouvant n'être que la partie visible d'un iceberg dévastateur.

Etre trop autoritaire

Manager par la peur, ne pas expliquer ni donner de sens est un écueil dans lequel tombent généralement les cadres qui manquent de confiance en eux - ou d'expérience/compétence. Si le style autoritaire peut parfois être salvateur en période de grave crise ou d'urgence, il est néanmoins la plupart du temps très néfaste à terme.

Démotivation, perte de confiance en soi, sentiment d'échec permanent, frustration, rancœur... Autant de conséquences négatives qui attendent un manager trop autoritaire.

Pour une gestion efficace des hommes, la bonne posture managériale consiste à adapter son style de management au contexte, à la situation, aux individus managés. 

Manquer de disponibilité pour son équipe

Un manager trop occupé pour ses collaborateurs est un manager de paille. Timidité, manque de confiance en soi , introversion, parfois trop haute estime de soi ou tout simplement manque d'organisation et/ou stress... les raisons d'un manque de disponibilité sont nombreuses. 

Toutefois, les conséquences d'une telle posture sont rarement positives :

  • malentendus, tensions au sein de l'équipe,
  • désorganisation,
  • non atteinte des objectifs fixés, erreurs, retards, 
  • rejet de la hiérarchie, 
  • échec des projets,
  • etc.

Le manager, s'il doit à tout prix éviter de tout contrôler et/ou d'être en permanence sur le dos de ses collaborateurs, doit toutefois être suffisamment organisé dans son travail et bien dans sa posture pour être disponible pour son équipe lorsque nécessaire :

  • communiquer efficacement avec ses collaborateurs : fixer des objectifs SMART , décoder le langage non -verbal , maîtriser l'art de la prise de parole, etc.
  • programmer des temps de disponibilité , des plages horaires pendant lesquelles ses collaborateurs peuvent le déranger sans pour autant entraver son travail,
  • organiser des réunions régulières avec son équipe afin de faire le point et répondre aux questions/attentes.
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Manquer d'écoute

Savoir écouter est un art. Il ne suffit pas d'entendre, mais bien de prêter toute son attention à ce qu'exprime (verbalement ou non) son interlocuteur. Le manager qui parle, s'écoute parler, pense à ce qu'il va répondre pendant qu'un membre de son équipe lui parle au lieu de pratiquer une écoute active n'a que peu de chances de recevoir le message adéquat. 

De plus, tout cadre qu'il est, le manager n'a pas pour autant la science infuse. Il ne peut tout savoir sur tout. Pour prendre ses décisions, il peut s'avérer fort constructif de prendre l'avis de collaborateurs plus à l'aise dans certains domaines et plus au fait sur certains points spécifiques, plus techniques, par exemple.

Ne pas écouter ses collaborateurs reviendrait ainsi à agir seul, ce qui n'est certainement pas la meilleure stratégie.

Le manager doit ainsi être à même de :

  • pleinement écouter ses collaborateurs ,
  • déléguer , partager la prise de décisions,
  • instaurer un climat de confiance où chacun a la possibilité de s'exprimer librement,
  • savoir accueillir les critiques , sources d'amélioration continue.

 

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Ne pas (re)connaitre ses failles

Etre chef ou manager d'une équipe ne signifie pas pour autant maîtriser tous les sujets et/ou ne jamais commettre d'erreurs. Si les écueils permettent d'avancer et de s'améliorer lorsqu'ils sont adéquatement analysés, ils demeurent des échecs tant qu'ils ne sont pas reconnus en tant que tels.

Ne pas reconnaître ses propres bévues n'est nullement un signe de faiblesse, mais à l'inverse une preuve d'intelligence, d'authenticité et d'humanité. En admettant ses limites, en assumant ses erreurs, le manager donne l'exemple. Une caractéristique propre aux meilleurs chefs qui savent : 

  • reconnaître et assumer leurs torts ,
  • faire preuve d'humanité, d'intelligence et de sagesse en reconnaissant ne pas tout savoir,
  • demander de l'aide , des avis éclairés lorsque nécessaire,
  • consulter, impliquer leurs collaborateurs régulièrement ( fenêtre de Johari , feedbacks, 360° , etc.)

Fixer des objectifs ambigus

Rester flou, vague dans la formulation des objectifs et missions ne peut qu'être source d'erreurs, de malentendus et de non-satisfaction, chez le manager comme chez le collaborateur. Pour que son équipe soit performante, le manager doit être clair et précis dans sa communication managériale.

Rester vague ou faire de la rétention d'informations - notamment pour conserver le pouvoir - engendre immanquablement un échec pour le manager et son équipe à terme.

A faire :

  • fixer des objectifs selon la méthode SMART : Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis.
  • s'assurer que les collaborateurs ont bien entendu, compris et intégré les missions et objectifs fixés,
  • partager une vision élargie des différents projets pour permettre à chacun de savoir précisément où l'équipe/l'entreprise va, etc.
  • donner du sens aux objectifs et missions.

Négliger le Feedback

Sans retour sur le travail et les efforts fournis, les collaborateurs ne peuvent savoir s'ils sont sur la bonne voie et rectifier le tir le cas échéant. Dans une démarche d'amélioration continue et dans l'optique d'atteindre les objectifs fixés, le manager doit ainsi :

  • planifier des points réguliers sur l'avancée des projets avec ses différents collaborateurs,
  • organiser des rencontres plus ou moins formelles pour donner son feedback sur le travail et les efforts individuels, féliciter, encourager, etc.
  • accepter le retour de ses collaborateurs quant à sa posture de manager et aux difficultés diverses rencontrées au cours des projets.

Vouloir tout contrôler et/ou tout faire tout seul

Être en permanence sur le dos de ses collaborateurs ou ne rien déléguer, ce qui, à terme, revient au même. Le micromanagement est une attitude qui a rapidement nombre d'effets pervers.

Pour le manager :

  • stress permanent , surmenage ,
  • baisse de confiance envers ses collaborateurs ,
  • baisse d'efficacité et de productivité,
  • erreurs ,
  • turnover élevé ...

Pour les collaborateurs :

  • désengagement ,
  • baisse de motivation ,
  • ambiance délétère ,
  • perte de confiance en eux-mêmes et envers leur manager,
  • rancœurs , conflits...

Négliger la communication avec son équipe

On ne peut pas ne pas communiquer. Communiquer est la base de toute relation saine. Un manque de communication a fréquemment des conséquences néfastes à différents niveaux : 

  • malentendus, incompréhensions engendrant erreurs, tensions, conflits, etc.
  • non atteinte des objectifs,
  • mauvaise ambiance dans l'équipe,
  • manque de confiance ,
  • manque de cohésion ,
  • intelligence collective en berne .

Un bon manager devra ainsi, entre autres :

Fuir les conflits

Tensions et conflits sont inévitables, dans la vie privée comme dans la vie professionnelle. Une des missions du manager est de s'assurer de  la bonne ambiance et des relations sereines entre collègues  , gage de succès et de motivation pour l'entreprise et l'équipe.

Faire l'autruche alors qu'un conflit se trame au sein de son équipe n'arrangera en rien les choses. De même qu'accepter ou refuser une mission pour éviter les tensions tout en sachant que ce projet supplémentaire sera lourd à porter.

Les conflits, lorsqu'ils sont gérés adéquatement, sont constructifs. Ils permettent à chacun et à tous d'avancer. Le manager doit ainsi être capable de :

  • dire non : il s'agit ici de fixer des limites pour mieux se faire respecter… et se respecter soi-même. En refusant de manière pertinente, le manager s'assure d'une certaine crédibilité, compétence et authenticité auprès de ses collaborateurs.
  • gérer les conflits adéquatement : repérer les prémices d'un conflit plus important qu'il n'en a l'air, permet d'ouvrir le dialogue et désamorcer la crise avant que les choses ne s'enveniment et dérapent.

Ne pas accompagner le changement

Par nature, l'humain craint l'inconnu induit par tout changement mal - ou non - préparé. Il est donc essentiel pour tout manager de savoir anticiper et accompagner les transformations, quelles qu'elles soient.

Un changement non accompagné peut avoir des répercussions négatives :

La posture adéquate du manager :

Etre négatif

Ne voir que le verre à moitié vide ou se focaliser uniquement sur les points négatifs, les problèmes est gage de démotivation et de frustration. Les collaborateurs, pour avancer dans une dynamique positive, doivent également entendre du positif.

En adoptant une posture positive et en étant à l'écoute de ses collaborateurs, le manager évitera ainsi nombre d'erreurs.

 


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