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Ralentir pour prévenir le surmenage

Tout le monde s’accorde à dire que tout s’accélère, les jours, les mois, les années passent plus vite, tout est devenu urgent au travail, le rythme est devenu très soutenu, les managers enchainent les réunions les unes derrière les autres, on les voit courir dans les couloirs, l’une vient de se terminer alors qu’ils sont déjà en retard à la suivante. Savoir ralentir devient essentiel pour se préserver.

Rédigé par Sylvie Grivel - Mis à jour le 17/03/2023

Pourquoi ne ralentissons-nous pas ?

L’héritage de l’éducation

Ce rythme soutenu a été enseigné dès le plus jeune âge. Quand un élève au collège après 7 heures de cours doit le soir encore travailler 2 à 3 heures puis, dans ses études supérieures, travailler 12 à 13 heures par jour pour ingurgiter tout le savoir nécessaire à l’examen. A priori cette méthode ne convient pas, les résultats n’ont jamais été aussi mauvais !

La personne qui rentre dans la vie professionnelle est « formatée » pour poursuivre ce rythme, rapide, condensé parfois effréné, cela ne la surprend pas de poursuivre sur ce tempo, mais si régulièrement la personne vit un décalage entre le temps, l’énergie passée au travail et les résultats, il est nécessaire de se poser une question centrale : à quoi le temps, ce temps si précieux est consacré ?

Travailler ou être occupé ?

Derrière le terme travailler avec efficacité il y a une notion de productivité, de progression, d’avancement, de résolution, de réalisation, de construction selon le métier que l’on exerce. Combien de fois à la fin d’une journée, d’une réunion, les personnes se disent insatisfaites de ne pas avoir abouti à ses objectifs tout en finissant les journées épuisées.

Il existe une différence entre travailler comme expliqué précédemment et passer son temps à être occupé. Les journées sont pleines, l’agenda est surchargé, la personne vit de l’agitation, de la frénésie, de l’insatisfaction et en fin de journée de la fatigue, de la démotivation et parfois de l’épuisement ...
Lorsque la personne travaille beaucoup, elle peut ressentir des symptômes parfois identiques, comme la fatigue, mais le plus souvent l’énergie n’est pas la même puisqu’elle ressent de la satisfaction, de la joie d’avoir atteint les objectifs, que ce soit après avoir finalisé un dossier, avoir participé à une réunion qui a abouti à un plan d’action, avoir décroché un nouveau contrat, avoir réalisé un projet ou avoir tout simplement la satisfaction du travail accompli.

Le vide : un sentiment d’angoisse 

Le monde actuel n’autorise pas les moments de vide, de « Rien », alors le temps, les journées se doivent d’être pleines. On le voit dans la vie quotidienne, en s’observant et observant les personnes autour de soi, peu de temps est consacré au « Rien » il faut toujours être occupé. Les portables, les réseaux sociaux sont de diaboliques outils au service de cela. Dans les transports en commun, à l’arrêt d’un bus, au restaurant, à la pause au travail, les yeux ou les oreilles rivés sur ces écrans. Ces temps pourraient être consacrés à observer le monde, échanger un sourire, un mot, rêvasser, se reposer. Mais ce rien, ce vide semble être source d’angoisse pour beaucoup de personnes.

Un exemple significatif lorsqu’un silence de quelques secondes se glisse dans une réunion ou un échange, c’est la panique et arrive ce besoin pressant de le remplir. Mais comme constaté, cette expérience se vit rarement, car les personnes en réunion ont plutôt tendance à remplir l’espace en parlant beaucoup et en se coupant la parole.

Le temps consacré au rien, au vide, au silence peut être angoissant, mais aussi culpabilisant. Les injonctions sont tenaces : « arrête de rêvasser » « tu fais quoi là ? » « Tu n’as pas autre chose à faire ? » « Tu crois que les choses vont se faire toutes seules ? ». Après avoir entendu cela qui oserait s’arrêter, se poser, prendre si ce n’est quelques minutes pour lui, pour elle, sans avoir un sentiment de culpabilité. Afin de déculpabiliser il est nécessaire de revisiter ces croyances parfois très ancrées « rêvasser c’est être fainéant » « ne rien faire est une honte » …

Conclusion 

Aujourd’hui, faire les choses rapidement, être débordé, savoir traiter les urgences est synonyme de personnes compétentes, intelligentes, efficaces et procure un sentiment d’importance. Peut-être faudrait-il commencer à changer cette représentation. Une personne posée, calme est une personne qui sait faire face aux situations. Une personne qui ne met pas la pression avec des demandes incessantes urgentes est une personne qui sait anticiper, une personne qui sait cultiver la paix intérieure, est une personne plus apte à faire les bons choix, à ouvrir des espaces de créativité.

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Confidence 

Ecrire un article sur le thème de la lenteur s’est imposé à moi comme une évidence. Ce rythme infernal que s’imposent les personnes dans les organisations m’effraie, je pressens des catastrophes humaines dans un avenir proche. Mon propre rythme me questionne aussi, être occupée à être occupée me parle.
J’ai donc choisi d’écrire cet article en appliquant les principes que je prône. J’ai commencé par prendre le temps de respirer à l’extérieur avant de démarrer chaque phase de travail, toutes les 1 h 30 environ je me posais 5 min pour observer la nature ou boire un thé, je choisissais d’écrire le matin, car plus de disponibilité, d’inspiration, j’ai arrêté toutes sources de distraction pour me concentrer, arrêt du portable, de toute forme de notifications, cela je l’applique depuis plusieurs années, c’est très efficace. J’ai pris deux demi-journées lors de cette semaine pour recevoir une amie puis un autre jour aller désherber un champ d’amandiers.
En faisant cela, je n’avais pas d’objectif d’efficacité, de rapidité, juste celui d’expérimenter du "différent" pour moi. Voici tout ce que j’ai réalisé, découvert en prenant mon temps.
Je ne suis pas allée plus vite que d’habitude pour l’écriture, d’ailleurs peut-être un peu plus lentement, mais c’est mon troisième article pour le site Manager GO ! et c’est mon article le plus long, l’inspiration était très présente.
Le rythme que je m’impose depuis 18 ans doit cesser. Cela je le sais mentalement depuis longtemps, mais dans cette expérience cela m’a permis de le vivre dans mes cellules, mon corps a trouvé du plaisir à ralentir. Le mental peut raconter de belles histoires, mais le corps ne ment pas. Alors j’ai décidé d’être plus à l’écoute de mon corps, de mes sensations.
J’ai gagné en efficacité, les journées les plus efficaces ont été celles où je ne travaillais pas l’après-midi. Je le vivais comme une récompense et cela me stimulait pour le temps de travail. J’en ai conclu que je devais reproduire cela régulièrement, voire changer totalement mes journées de travail. Le printemps et l’été aidant, démarrer le travail à 7 h du matin jusqu’à 14 h soit une journée de 7 h ce qui est honorable, consacrer quelques après-midis, voire à terme tous les après-midis à me ressourcer, quitte à reprendre 1 ou 2 heures en fin de journée le travail.
J’ai imaginé prendre une pause de plusieurs mois pour voyager. Ce choix n’est pas encore définitif, mais il est en maturation.
L’idée de deux nouveaux projets ont émergé en moi : écrire un livre sur le thème du ralentissement et créer des stages pour apprendre à ralentir et revenir à l’essentiel, à la fin de la semaine j’avais l’architecture du stage !

En résumé, en expérimentant les principes du ralentissement, de la paix intérieure pendant une semaine, j’ai ancré la décision de moi-même de ralentir et de revoir profondément ma manière de travailler, je me suis donnée du temps pour expérimenter des choses nouvelles, comme aller travailler au champ ce qui m’a permis de confirmer mon besoin de lien à la terre, à la nature et de prendre conscience de toute la valeur et le travail que l’on trouve derrière nos étals. J’ai créé des espaces de vide, de rien qui amène à la rêverie et ai né ce projet de voyage, je me suis sentie connectée à mes vrais besoins et j’ai ouvert des espaces de créativité qui m’ont permis d’avoir deux nouvelles idées de projets !
Tout ce que j’ai expérimenté n’est pas forcément réalisable dans le cadre professionnel des entreprises, mais le ralentissement y est possible et votre vie personnelle peut vous permettre ce type d’expérimentation. Laissez-vous surprendre par la lenteur !

Sylvie Grivel min min

Auteur - Sylvie Grivel

Conférencière, coach et formatrice depuis 18 ans sur les thématiques de la communication et du développement personnel.
Sylvie est spécialisée sur le thème de l’assertivité. Elle est l’auteure de l’ouvrage Être soi dans ses relations – Développer son assertivité en entreprise chez Eyrolles.

Elle accompagne les personnes et les équipes vers des changements profonds avec douceur et légèreté. Ce qui lui tient à cœur dans ses interventions : Semer l’humanité !

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Cet article est référencé dans : Burn-out : mieux le connaître pour mieux le prévenir -

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