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Comptabilité analytique : définition et intérêt

Alors que la comptabilité générale a pour vocation de répondre à des obligations légales, l'approche analytique (aussi appelée comptabilité de gestion) s'intéresse aux questions économiques liées à l'activité de l'entreprise. Le cœur même de toute décision à court et moyen-terme pour améliorer la performance de l'organisation.

Rédigé par Mickaël Le Bour - Mis à jour le 20/03/2023

Définition de la comptabilité analytique

La finalité de la comptabilité analytique est de calculer les coûts avec précision pour  connaître le véritable coût de revient des produits et services  (ou même d'une activité, d'une fonction). Et  déterminer ainsi les marges et les résultats générés par l'exploitation.  Ces enjeux sont centraux dans toute entreprise. Pour définir une stratégie et prendre des décisions cohérentes, il est primordial de connaître ses coûts et leur impact sur le résultat. Il est ainsi possible d'évaluer la rentabilité des actions mises en œuvre.

Intérêt de la comptabilité analytique

Le but de cet outil de gestion est d’examiner en profondeur chaque activité ou chaque produit de l’entreprise. Cela lui permet d’identifier les activités les plus rentables ou les moins rentables. La comptabilité analytique permet aux dirigeants de prendre les décisions qui s’imposent sur le plan du modèle économique. L’objectif est l’améliorer, in fine, la rentabilité de l’entreprise .

La comptabilité analytique reprend les données de la comptabilité générale, les retravaille pour mettre en évidence les éléments qui constituent le résultat de l’entreprise . Ainsi, chaque produit fera l’objet d’un rapprochement avec les coûts qui en sont à l’origine.

L’un des points importants de cette approche est de rattacher les coûts aux produits fabriqués ou aux services rendus et de les comparer avec le revenu qui résulte de leurs ventes.

La comptabilité analytique permet de repérer les zones de performance ou de non-performance dans l’entreprise. Il s’agit d’un des outils indispensables du contrôle de gestion . Par ailleurs, elle est utilisée pour établir des prévisions budgétaires et sert à donner une explication aux éventuels écarts qui peuvent se produire.

Elle permet donc :

  • d’évaluer le coût de production unitaire qui sera la référence pour déterminer le prix de vente du produit ;
  • de déterminer le point mort (l’instant où une entreprise atteint son seuil de rentabilité ) ;
  • de déterminer le coût des ventes du produit ou du service pour en estimer le bénéfice au cours d’une période donnée ;
  • de développer des stratégies économiques dans le but de rendre les produits ou prestations plus compétitifs, par exemple améliorer les processus de conception, identifier les leviers de croissance.

Les différences et liens entre comptabilité générale et comptabilité analytique

On pressent de ce qui précède que les deux comptabilités sont complémentaires, la comptabilité analytique donnant une vision plus détaillée de la comptabilité générale . Il est possible d’en dresser les caractéristiques dans le tableau suivant.

Comptabilité générale

Comptabilité analytique

Est obligatoire et, selon certains seuils, fait l’objet d’une certification.

Est facultative même si elle est recommandée dans les moyennes et grandes entreprises.

Produit des informations à destination d’utilisateurs externes (actionnaires, banques…).

Produit des données à l’attention d’utilisateurs internes : dirigeants, cadres, chefs de service…

Est arrêtée annuellement.

Elle peut être périodique à un rythme déterminé par les besoins de l’entreprise.

Fait l’objet d’une normalisation : règles précises de fonctionnement et de production des états comptables, en particulier le compte de résultat, le bilan et l’annexe.

Ne fait pas l’objet d’une normalisation. Il existe des modèles adaptables en fonction des besoins de l’entreprise.

Donne une image des événements comptables passés.

Est à la base de prévisions.

Donne des informations générales sur l’entreprise considérée dans sa globalité.

Procède à un découpage de l’activité de l’entreprise pour déterminer les coûts et produits qui constituent le résultat.

Est un outil de contrôle et de preuve, notamment sur le plan fiscal.

Est un moyen d’améliorer les performances de l’entreprise.

En synthèse et en couleurs :

Compta analytique vs compta generale

Les différentes méthodes de calcul des coûts

Il existe de nombreuses méthodes de calcul des coûts en comptabilité analytique. Il revient à l’entreprise de choisir celle qui correspond le mieux à son modèle économique. Parmi ces méthodes, retenons les suivantes.

La méthode des coûts complets

Cette méthode permet en particulier de déterminer le prix de vente d’un produit selon son coût de revient.

Les coûts complets sont obtenus par l’addition des coûts directs et des coûts indirects . Les premiers sont les charges imputables facilement à la réalisation d’un produit donné : matières premières, temps de travail, etc.

Les coûts indirects sont les charges d’exploitation indispensables au fonctionnement de l’outil de production, mais qui ne peuvent, sans calcul, être imputées sur un produit donné. Les charges indirectes sont, dans un premier temps, réparties dans des centres d’analyse :

  • approvisionnement (cf. transport) ;
  • production (loyer, main-d’œuvre et consommation d’énergie) ;
  • distribution (par exemple les frais de marketing).

Les coûts indirects sont ensuite ventilés dans des unités d’œuvre. Enfin, ces dernières sont imputées à chaque produit en fonction de sa consommation d’unité d’œuvre.

Cette méthode est particulièrement adaptée au secteur de l’industrie.

La méthode des coûts partiels

Avec cette méthode, l’entreprise s’assure que la marge obtenue couvre les coûts fixes. Elle se concentre sur les dépenses variables qui sont déterminées par le niveau d’activité de l’entité.

Les coûts partiels prennent aussi en compte les charges fixes spécifiques qui disparaissent dans l’hypothèse où l’entreprise cesse la fabrication d’un produit.

C’est une méthode sur laquelle une entreprise peut s’appuyer dans ses décisions d’abandon ou de maintien d’une partie de son activité.

La méthode des coûts directs

Cette méthode réalise la synthèse de la méthode des coûts partiels et la méthode des coûts complets. Elle s’adresse particulièrement aux entreprises qui commercialisent divers produits ou qui exercent plusieurs activités.

Elle permet à l’entreprise de définir ses prix de vente en les rapprochant d’indicateurs de rentabilité comme la marge sur coûts variables , le seuil de rentabilité, le point mort .

La méthode ABC (Activity Based Costing)

La méthode ABC est adaptée aux nouvelles demandes des consommateurs (acheter des produits différenciés). On constate dans un tel contexte une réduction de la part des coûts directs, comme la main-d’œuvre, au profit de coûts indirects : recherche et développement, marketing, maintenance…

Avec la méthode ABC, on découpe l’organisation de l’entreprise en processus , activités et tâches.

Il convient ensuite de faire le lien entre charges et activités puis entre activités et produits. Pour parvenir au résultat souhaité, on applique un ratio : l’inducteur de coûts.

Avec cette méthode, il est possible d’évaluer avec précision le coût de revient d’un produit . Elle met également en évidence les possibles marges de manœuvre en termes de réduction des coûts.

La méthode ABC est toutefois difficile à mettre en œuvre et les inducteurs de coûts peuvent apparaître arbitraires. Elle s’adresse en particulier aux entreprises ayant une forte proportion de coûts indirects, des clients et des produits hétérogènes, des processus de production et de distribution complexes.

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Auteur - Mickaël Le Bour

Diplômé de l'institut d'études politiques de Bordeaux, Mickaël a rejoint le ministère des finances en 1995. Après une solide formation en comptabilité générale, il a réalisé des audits comptables et financiers sur des structures publiques et privées. Il a également travaillé sur la réglementation comptable et financière des collectivités locales et sur le projet de certification des comptes des entités publiques locales. Il a aussi participé aux travaux de transposition des normes comptables du secteur privé dans la sphère publique locale. 


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