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Oser s'exprimer pour s'affirmer dans l'entreprise

Oser poser des limites, savoir exprimer des avis, des opinions, verbaliser des besoins et exprimer ce qui convient ou ne convient pas... Sylvie Grivel expose la situation et livre quelques conseils pour oser s'exprimer.

Rédigé par Sylvie Grivel - Mis à jour le 20/03/2023

Contexte

La finalité d'une entreprise est la production de biens ou de services, mais elle se crée par la mise en relation de personnes, elle se développe par le tissage, le maillage de ses relations et lorsqu’elle s’arrête il y a rupture de ce modèle relationnel.  

Les relations sont au cœur de la vie et de la réussite d’une organisation, d’une équipe.

Elton Mayo, fondateur de la sociologie du travail disait : « Ce qui fait la performance des équipes, des organisations c’est la qualité du lien qui lie le collaborateur et son N+1 » et Will Shutz, psychologue intervenant dans les entreprises exprimait : « Les équipes qui fonctionnent le mieux sont les équipes qui savent se dire les choses »

En effet la majorité des dysfonctionnements dans les équipes comme la démotivation, l’inefficacité, le manque d’innovation, la résistance au changement, la non-application des consignes …  Sont inhérent à des problématiques relationnelles.

Rôle et place du manager

Nombreux sont les managers à avoir des difficultés à gérer les relations avec leurs supérieurs ou leurs collaborateurs.

Une des explications peut remonter à l’origine de la notion du management dans les années 30. Pour trouver sa légitimité, le management ne devait être enseigné que par des doctorants en physique et des ingénieurs des mines dans les universités où l’on enseignait les sciences dites dures. Les apports étaient centrés sur les outils, les méthodes pour planifier, organiser, contrôler et non sur la relation.

Cet ancrage reste encore fort, le temps consacré à la dimension relationnelle dans les écoles et formations en management reste faible au regard des autres thématiques. 

Par conséquent de nombreux managers sont des experts de leur métier, ils en connaissent les tenants et les aboutissants, ont des outils d’organisation, de planification, de contrôle, mais se retrouvent en difficulté pour se positionner dans les relations.  Lorsqu’ils doivent recadrer le comportement d’un collaborateur, créer les conditions de l’expression dans une équipe, susciter l’émergence d’idées, gérer un conflit, accompagner le changement, transmettre un message de la direction, ils manquent de ressources pour faire face à ces situations.

La difficulté majeure est d’oser dépasser les freins qui empêchent la personne d’exprimer ce qu’elle pense et ressent.  

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Les freins à l'expression

Il existe plusieurs freins à l’expression :

L’éducation, la culture

La plupart des générations avant les années 2000 n’ont pas été « éduquées à l’expression ». Les paroles éducatives portaient sur les comportements à adopter : « sois sage » « tiens-toi droit » « mange correctement » « travaille » et en message implicite « tais toi ». Il était assez inhabituel de valider l’enfant dans l’expression de ses besoins : « tu as raison de montrer ta colère » « bravo tu as su dire non ». L’enfant, l’adolescent devaient très souvent ne pas contredire les figures d’autorité, par conséquent aujourd’hui ces adultes peuvent se retrouver en difficulté pour oser exprimer ce qu’ils pensent et ressentent.

Les croyances

La majorité des croyances prennent naissance dans l’éducation, qu’elles soient familiales, religieuses, sociales, scolaires et culturelles et quelques-unes se créent au cours des expériences de vies.

La croyance est un système de protection qui a été mis en place et qui a été utile à un moment donné de la vie pour préserver le bien-être, les relations, la santé physique, psychique et pour obtenir de la reconnaissance.

En tant qu’adulte, ces croyances sont devenues des convictions, des certitudes à propos de nous-mêmes, des autres et du monde en général. Elles sont considérées par chacun, chacune comme la vérité, alors que ce n’est qu’une représentation de la réalité. Certaines sont conscientes, d’autres inconscientes.

Elles guident la vie, les choix, influent sur les émotions, induisent les comportements, impactent l’efficacité au travail et les relations.

Exemple : Une personne exprime rarement, voire jamais ses avis en réunion, car la croyance sous-jacente est : mes idées ne sont pas intéressantes. L’origine de cette croyance est relative à une expérience du passé lorsque l’enfant prenait part aux discussions d’adultes et qu’un membre de sa famille lui demandait de se taire.

Si ces croyances ont protégé dans le passé, la plupart d’entre elles n’ont plus lieu d’être aujourd’hui, car en tant qu’adultes, nous avons d’autres capacités, d’autres compétences et d’autres qualités pour faire face à une situation similaire.

Il existe deux types de croyances :

1) Celles qui empêchent d’oser s’exprimer 

 On les appelle les croyances limitantes. Par exemple :

  • Ce que je dis n’est pas intéressant
  • Les autres sont plus doués, intelligents que moi 
  • Si je m’exprime je vais être jugé
  • Si je dis ce que je pense je vais être licencié

2) Et celles qui, au contraire, encouragent l’expression :

  • Dire non c’est apprendre à se respecter
  • J’ai des idées intéressantes

Partager mes avis, mes opinions c’est faire grandir l’entreprise

S’exprimer c’est se donner une chance d’être entendu et d’obtenir

Les peurs 

Il existe deux types de peurs, les peurs rationnelles et les peurs irrationnelles.

Vous croisez un chien qui montre les crocs, votre enfant traverse la rue alors qu’une voiture arrive à vive allure, votre peur est rationnelle, car le danger est présent. À ce moment-là vous êtes content d’avoir ressenti votre peur, cela vous a permis de vous prévenir et vous préserver d’un danger réel. Imaginons que vous ne ressentiez pas de peurs, vous seriez resté bras ballant à regarder votre enfant traverser la route et vous vous seriez approché du chien qui vous aurez mordu.

Mais la majorité des peurs ne s’activent pas face à un danger réel, mais face à un danger fantasmé. C’est notre imagination qui crée des scénarios catastrophes. Nous parlons de peurs irrationnelles.

Si ces peurs sont différentes, le cerveau lui ne fait pas la différence entre les peurs rationnelles et les peurs irrationnelles. C’est pour cela que les réactions physiques sont les mêmes dans les deux cas : augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque, sueurs, transpiration parfois même nausées…

Les peurs les plus fréquentes qui reviennent dans le fait de ne pas oser s’exprimer dans le travail sont les suivantes :

  • Peur du conflit
  • Peur de blesser
  • Peur d’être critiqué, jugé
  • Peur d’être rejeté
  • Peur de ne plus être apprécié, aimé …

Une question magique à se poser face à une peur, une croyance.

Qu’est-ce qui me fait dire cela ? Exemple : je vais blesser la personne, je vais être rejeté, je vais être jugé de rebelle …

Vous vous apercevrez que dans la majorité des cas notre peur est infondée. Notre imaginaire nous plonge dans des scénarios négatifs pour lequel il n’existe aucun fait réel et concret. Après cette simple question, il devient plus facile d’oser s’exprimer.

Bonne expérimentation !

Sylvie

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Auteur - Sylvie Grivel

Conférencière, coach et formatrice depuis 18 ans sur les thématiques de la communication et du développement personnel.
Sylvie est spécialisée sur le thème de l’assertivité. Elle est l’auteure de l’ouvrage Être soi dans ses relations – Développer son assertivité en entreprise chez Eyrolles.

Elle accompagne les personnes et les équipes vers des changements profonds avec douceur et légèreté. Ce qui lui tient à cœur dans ses interventions : Semer l’humanité !

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