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Supply chain : définition et optimisation

Pour être compétitif sur un marché il convient de savoir livrer le client (final ou distributeur) vite et bien, au meilleur prix tout en maîtrisant les coûts des différents processus participant à l'objectif final. Focus sur les déterminants de l’optimisation de la performance de votre Supply Chain.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 01/09/2023

Pour maîtriser cette  complexité, les professionnels s'appuient sur un modèle d'analyse, le Supply Chain Management, pour prendre en compte l'ensemble des activités / tâches et opérations depuis la logistique amont (fournisseurs, approvisionnement ) jusqu'à la logistique aval ( préparation des commandes et livraisons des clients) avec au milieu l'analyse des flux créés par les activités de production .

Un des intérêts de cette vision globale de la chaîne logistique est de prendre des décisions localisées sur un processus tout en estimant l'impact sur l'ensemble des tronçons : choix de localisation d'une production, d'un stock ; organisation d'un réseau de distribution... En effet les économies réalisées d'un côté peuvent faire exploser les coûts de l'autre ou bien avoir un impact négatif sur le client.

Tous les secteurs de l’économie, surtout dans l'industrie, mais aussi dans les services, sont concernés par la notion de “supply chain” ou “chaîne d’approvisionnements”. Une supply chain efficace parvient à conjuguer ensemble satisfaction de la demande client et rentabilité de l’entreprise.

Qu’est-ce qu’une Supply Chain ?

La supply chain représente le processus qui englobe un ensemble de tâches ou opérations de production qui s'enchaînent depuis l’acheminement en matières premières, leur transport et leur transformation, jusqu'à la livraison du bien ou du service au client final. Elle est constituée de trois principaux flux :

  • les flux physiques
  • les flux d’informations
  • les flux financiers et administratifs

Exemple concret de chaîne d'approvisionnement

Parmi les acteurs principaux de la Supply Chain, on trouve les producteurs, les fournisseurs, les usines (le cas échéant), les distributeurs, les prestataires logistiques, et le client principal et final qui est la raison d’être de la chaîne. Ses maillons sont ainsi constitués de différents intervenants amenés à collaborer entre eux, qui sont clients et fournisseurs les uns des autres. Cette chaîne complète est aussi dénommée “chaîne de valeur”, car elle apporte de la valeur tout au long du processus productif.

Voici un exemple de Supply Chain pour la production de pots de confiture de fraise :

  • Un producteur agricole cultive des fraises. Il les vend à un grossiste. La marchandise est alors acheminée chez le grossiste.
  • Le grossiste stocke éventuellement le bien, et le revend à une entreprise productrice de confiture. Les fraises sont alors transportées dans un nouvel entrepôt, en préproduction de l’usine.
  • Dans l’usine de production, les fraises sont transformées en confiture.
  • La confiture est mise en pots, qui sont étiquetés, stockés et mis sur palettes pour expédition. Les pots sont répartis entre les différents clients (distributeurs, etc.) en suivant les quantités commandées.
  • La marchandise quitte l'entrepôt et fournit les distributeurs afin d’être vendue chez un détaillant (grande distribution, petits magasins, etc.)  à destination des consommateurs finaux.

Différents professionnels collaborent entre eux au sein d’une même supply chain au service de la production et livraison d’un bien et/ou service final.

Dans une large mesure la performance d’une entreprise dépend de la performance de sa chaîne d’approvisionnement ; d’où le besoin d’optimiser cette chaîne.

L’enjeu pour une entreprise donnée, car sa rentabilité économique est directement concernée,  c’est alors de piloter et manager au mieux sa supply chain.

Chaine d'approvisionnement : anticiper la demande et pouvoir y répondre

Les quantités et les matières à commander, à produire, à livrer, à stocker forment un enjeu essentiel de la gestion de la chaîne d'approvisionnement. Il s’agit de pouvoir répondre à la question “Combien ?”

  • Combien le client a-t-il commandé et va-t-il commander ?
  • Combien va-t-il falloir commander aux fournisseurs et autres prestataires ?
  • Combien de stocks ?
  • Combien produire ?
  • Combien livrer ?

Une bonne organisation des flux d’informations ainsi que leur analyse couplée à l’étude du marché permettent de déterminer des réponses à ces questions.

La gestion des stocks est un levier fondamental pour optimiser les coûts, car la sur-production comme la sous-production (pénurie) font perdre de l’argent (stockage, denrées périssables, perte de parts de marché, déceptions d’une clientèle non servie) à l’entreprise et diminuent ses marges.Dès lors, le  management de la supply chain doit être opérationnel et performant. Rationaliser le processus et les différentes activités de la chaîne pour mieux suivre et tracer chaque élément, réduire les délais, réduire les défauts de fabrication, limiter les pertes, va permettre de gagner en réactivité et en performances logistiques.

Simplifier, automatiser, rationaliser

Afin d’éviter tous les coûts non indispensables, il incombe en général au directeur de la supply chain et au responsable logistique de cartographier la supply chain et chacune de ses activités ou étapes, de pouvoir en rationaliser les opérations et les gérer au mieux.

Le principe est d’abord de synchroniser les différents maillons de la chaîne afin d’améliorer la fluidité des opérations . Chaque activité et besoin doivent être précisément définis et obtenir une allocation exacte en ressources (humaines et matérielles). L’idée prioritaire est d’améliorer la logistique, l’approvisionnement et la livraison des produits finis, donc la satisfaction client, en termes de délais, de prix, de qualité, et à terme d’augmenter vos différentes marges et le CA de votre entreprise.

Dans sa chaîne de valeur, toute entreprise doit conserver une attention constante à ses clients et à ses fournisseurs tout en surveillant le marché, ses évolutions et ses tendances, ainsi que les principaux indicateurs de performance qu’il convient de hiérarchiser. Des stratégies et des arbitrages doivent donc être mis en place.

Par exemple, vis-à-vis de sa relation aux fournisseurs, des questions, dont les réponses dépendent de votre activité, sont à poser : diversifier ses fournisseurs afin de garder sa capacité à répondre aux fluctuations du marché et de se préserver d’un fournisseur défaillant ou bien entretenir une relation privilégiée avec un seul gros fournisseur ? Comment négocier la réduction des coûts d’achat ? Comment assurer un volume fiable et régulier ? Vaut-il mieux favoriser la compétition entre les fournisseurs ?, etc.

Il s’agit aussi de catégoriser sa clientèle. Quelle supply chain pour quel client ? Chaque typologie de client est-elle satisfaite du produit et du délai de livraison ?

Temps et ressources sont à optimiser au maximum. Chaque étape du processus productif, de l’approvisionnement en ressources matérielles et humaines en passant par la fabrication du bien jusqu’à ses différents transports et sa distribution au client final, tout est à passer au peigne fin. Chaque opération est à soumettre à un contrôle qualité irréprochable.

Un management rapproché et optimal de la Supply Chain conduit à utiliser les technologies appropriées, notamment les outils informatiques et d’Intelligence Artificielle, pour analyser les données et pour aider à la prise de décision, voire une Blockchain pour la traçabilité des produits. Les outils de pilotage des flux sont nombreux et une automatisation de la gestion des stocks, par exemple, peut améliorer significativement les performances d’approvisionnement.

Gestion et optimisation des flux

Différencier les trois principaux types de flux de la Supply Chain permet de mieux les gérer, d’optimiser les différents pilotages et d’en maîtriser les interdépendances.

Les flux physiques sont ceux du besoin transport et logistique. Subdiviser les flux de la chaîne logistique et transport permet d’y voir plus clair.

  • Flux interne : déplacement des matières, il concerne toute opération liée à la production au sein du réseau de fabrication, entrepôts, usines et ateliers d’une même entreprise. 
  • Flux externes : le flux d’approvisionnement (du fournisseur à l’entreprise) et le flux de distribution (de l’entrepôt jusqu’au client final).

Quelle stratégie de flux adopter ? (poussés, tirés, tendus, synchrones, juste à temps ?) Comment l’améliorer et l'adapter au mieux ? Avec quels stocks ? Quel transporteur ? Comment en réduire les différents coûts ? En fonction de votre activité, votre stratégie doit répondre à vos priorités.

Les flux d’informations concernent l’ensemble des données liées à la chaîne d’approvisionnement. Ces datas sont très importantes, on y trouve les informations clients, les transactions, les carnets de commandes, mais aussi celles sur les fournisseurs, les performances, etc. Il est impératif qu’elles soient exploitées au mieux et qu’elles circulent à qui de droit. Il faudra dès lors veiller à cette bonne fluidité à travers la mise en place, notamment, des systèmes d’information et logiciels informatiques qui conviennent.

Les flux administratifs et financiers touchent à la partie administrative et financière. Quels sont les différents traitements administratifs avec chacun des intervenants de la Supply chain ? Quels sont les contrôles à mettre en place ? Toute cette partie “bureaucratique” est également essentielle. Par exemple, un retard de facturation peut avoir des conséquences néfastes sur la planification de l’approvisionnement et donc la gestion des stocks.

Optimiser la Supply Chain consiste à manager l'ensemble des opérations, ressources et flux de façon à rendre efficace, fluide et économe la chaîne globale des approvisionnements, transformations et livraisons d'un produit fini, ou service, jusqu'au consommateur final.

Améliorer la Supply Chain revient à répondre aux questions :

 “Combien ?” : quantité produite, chiffre des ventes, nombre de transactions, nombre de fournisseurs et prestataires extérieurs, quantité commandée, combien de stocks, quels coûts ...

et

 “Comment ?” : avec qui, quels fournisseurs, quels transporteurs, quels outils, quels process, quelles opérations, quels contrôles, quels délais, ...

Le cas de la chaîne logistique inversée

Contrairement à la livraison de produits auprès d'un client, la logistique des retours consiste à gérer les flux du consommateur vers le fabricant.

Il s'agit généralement (et historiquement) de produits défectueux traités par le service SAV , des erreurs de commandes clients ou encore des erreurs de livraison de la part du fournisseur. Mais plus seulement. D'autres raisons déclenchent ces flux. C'est le cas des impératifs réglementaires comme la collecte et le recyclage de déchets, les normes ( ISO 14000 ), la gestion des retours issus des ventes sur internet, mais aussi marketing, en offrant aux clients des possibilités étendues de renvoyer un produit non satisfaisant. 

Organisation de la logistique inverse

Il n'existe pas de processus types pour assurer ces retours tant les objectifs, contraintes et spécificités sont importants. Il n'en demeure pas moins qu'il existe de grandes étapes dans cette chaîne logistique : collecte, tri, entreposage-stockage, traitement (avec renvoi éventuel vers un fournisseur positionné en amont).

Le côté aléatoire ajoute une dose de complexité à ces processus qui doivent faire part d'une certaine flexibilité et réactivité . En effet, comment prévoir le nombre de renvois de produit ? D'autant si l'entreprise fait face à un défaut qualité.... Alors bien sûr pour les activités à grand volume de livraison, l’industrialisation de la rétro-logistique est plus facile, car les prévisions reposent sur un historique conséquent. 

Pour optimiser ces processus, certaines entreprises sous-traitent ces tâches à des spécialistes. Une solution à étudier selon les cas et les compétences détenues en interne.

Des coûts modérés pour des risques réels

Fort heureusement la volumétrie des flux de retours reste marginale face aux livraisons classiques (dans le cas contraire les jours de l'entreprise risquent d'être comptés...) et bien que plus coûteux unitairement, les véritables enjeux ne sont pas là. Certes des économies substantielles sont réalisables grâce à une optimisation des processus, mais des impacts forts sont à chercher du côté de la satisfaction client et des risques réglementaires . Pour le premier, il est dommage de négliger cet aspect de la relation qui peut avoir un impact définitif : comprenez la perte du client ! Pour le second, le non-respect des obligations réglementaires peut également coûter très cher !

Le modèle SCOR pour optimiser la SC 

La méthode SCOR (Supply Chain Operations Reference) conçu par le Supply Chain Council, est un outil au service des intervenants dans les processus logistiques globaux. il permet le dialogue entre chaque partie grâce à un langage normé. 

Définition de la méthode SCOR

La communication est facilitée à travers l'utilisation d’un vocabulaire commun maîtrisé par l'ensemble des acteurs. Elle fournit un cadre pour élaborer un référentiel. 
La méthode ne s'arrêtent pas là. Cet outil permet à partir de la modélisation des différents maillons constituant une Supply Chain de déterminer des indicateurs clés de performance. Il classifie ces derniers en indicateurs orientés client et d'autre orientés interne (efficacité opérationnelle).

Il facilite l'analyse aussi bien d'un point de vue global que détaillé passant du stratégique à l'opérationnel.

Le modèle SCOR s'intéresse aux 5 processus de base que l'on retrouve dans les entreprises de production : planifier, approvisionner, fabriquer, livrer et gérer les retours.

Améliorer la performance de la Supply Chain

L’étape suivante est de comparer ces résultats avec les meilleurs dans chaque domaine (best in class). Bref les initiés l'auront compris, une fois ces mesures en main, la finalité de la méthode est de mener un benchmark pour mettre en relief des leviers d’action. Avec en ligne de mire, l'amélioration des processus ciblés par les indicateurs. 

Business process reengineering, best practices... les outils des processus trouvent ici de nombreux terrains d'application.

Cette approche s'inscrit dans les démarches d'excellence au même titre que les processus qualité dont le smq, et fournit les données nécessaires à l’élaboration d'une stratégie Supply Chain compétitive.


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Commentaires

  • Gravatar for vialog

    vialog 22 mars 2022 à 10:48 (Il y a 2 année)

    Merci pour tous ces détails sur la supply chain et son efficacité sur le terrain.