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Qu'est-ce que le Minimum Viable Product (MVP) ?

Très utilisé dans le domaine du développement logiciel, le produit minimum viable, ou Minimum Viable Product (MVP), est la version “alpha” d’un produit, présentée à un public très ciblé, qui permet à l’entreprise d’obtenir un maximum de retours clients avec un minimum d’efforts. Par extension, il désigne une stratégie de développement produit qui optimise les chances de succès de ce produit, tout en minimisant les risques. 

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 18/04/2023

Définition du Minimum Viable Product

Dans le cycle de développement d’un produit, le Minimum Viable Product correspond au lancement d’un produit “test” auprès de sa cible afin de recueillir un maximum de retours utilisateurs de façon à valider le projet et le produit avant de commencer un développement long et coûteux. Il permet à l’entreprise de s’assurer que le produit répond à un besoin réel. Le Minimum Viable Product n’est ni une esquisse ni une maquette, ni même un PoC (cher au Design Thinking (voir qu'est-ce que le design thinking ?), mais un produit utilisable et fonctionnel. Concentré sur sa ou ses fonctionnalités essentielles, le MVP doit fournir suffisamment de valeur aux utilisateurs, de sorte qu’il soit “viable”.

C’est une stratégie de vérification qui permet de minimiser les risques en s’attachant en premier lieu au besoin utilisateur.

Les méthodes de gestion de projet lean startup et Agiles accordent une place très importante au MVP. 

Intérêts et utilités du MVP

Il est fréquent dans les grosses entreprises mais aussi dans les startups, et c’est alors bien souvent la faillite de la start-up, d’investir beaucoup sur un projet, d’avancer sur ce projet, puis de se rendre compte, trop tard, lors de la mise sur le marché, que l’idée n’était pas la bonne, que le marché n’était pas “mûr” pour ce produit.

Par exemple, Microsoft avait misé gros sur la tablette numérique en 2000, dix ans avant la présentation par Apple de l’iPad. Et cette tablette numérique de Microsoft a alors fait un flop avant de connaître le succès que l’on connaît une dizaine d’années plus tard.

Avec un MVP, le but est de valider son idée rapidement, et ne pas trop avancer sur le projet pour se rendre compte trop tard que son idée n’était pas la bonne, était trop en avance sur les besoins utilisateurs. Soit gagner en agilité et en réactivité. La grosse erreur est de fonctionner en vase clos, de se retrouver à la date butoir sans pouvoir ne rien changer et de réaliser que l’argent investi l’a été en pure perte.

Le lancement d’une version minimaliste, mais fonctionnelle d’un produit (ou d’un service), présente des avantages incontestables :

  • Offrir la possibilité de tester une hypothèse de produit, de proposition de valeur avec un minimum de ressources (en ne perdant pas son temps et ses ressources sur des fonctionnalités secondaires, voire inutiles) – très utile
  • Réduire le temps de mise sur le marché (time to market)
  • Confronter une idée de produit à sa cible
  • Valider, ou invalider, le projet en constatant s’il répond ou non au besoin principal des futurs utilisateurs (notamment pour alimenter un business plan et valider son business model)

De plus, le MVP permet :

  • De satisfaire rapidement un besoin très clair des utilisateurs
  • De vérifier les tendances du marché
  • D’attirer les investisseurs
  • L’apprentissage en continu de l’équipe de développement

Recueillir les avis est d’une importance fondamentale et incontournable, car ce sont eux qui vont permettre d’orienter avec efficacité le développement et les améliorations futurs du produit fini.

Contrairement aux méthodologies basées sur le cycle en V, le développement agile s’appuie sur l’expérimentation. Elle constitue le mot d’ordre du MVP, qui s’inscrit dans la boucle itérative construire-mesurer-apprendre. L’idée est d’apprendre en faisant, en appuyant le développement sur le feedback des utilisateurs :

  • Construire un produit viable rapidement et le faire tester par le client
  • Mesurer ce qui fonctionne et ce qui nécessite d’être amélioré
  • Apprendre des retours afin de proposer la meilleure version pour l’utilisateur

MVP - définition du Minimum Viable Product

Exemples de MVPs célèbres

Airbnb : pour tester leur idée de location à court terme chez l’habitant en éliminant les intermédiaires, les fondateurs ont profité d’une grande conférence à San Francisco pour proposer aux participants un logement dans la ville. Ils ont juste eu à prendre quelques photos de leur loft mises sur une page Web sommaire. Rapidement, l’idée a fonctionné : des personnes se sont déclarées intéressées par la location de leur appartement.

Groupon : bons de réduction et remises ne sont pas nouveaux, mais l’entreprise a décidé de les regrouper, de les partager et de les diffuser pour élargir la cible. Comme MVP le site n’était au début qu’un WordPress simple et des pdfs envoyés par email aux premiers abonnés. Le test a été couronné de succès, et l’entreprise a ensuite développé le système et sa base de données. Amazon :son premier métier est celui de libraire en ligne, avec des livres à prix bas et une conception Web ultra simpliste. L’idée a fonctionné et Amazon s’est développé et diversifié.

Instagram : au départ, l’application ne propose que de partager des photos et des vidéos. L’interface fonctionne et provoque un engouement des utilisateurs. L’entreprise ajoute progressivement d’autres formats de contenus (Stories, Reels, etc.), puis d’autres fonctionnalités (messagerie instantanée), puis les marques peuvent intégrer une boutique avec des fiches produits dans l’application, etc.

Limites du du Produit Minimum Viable :

  • Il s’agit au préalable d’avoir bien identifié sa cible et d’avoir saisi quel est le besoin principal de l’utilisateur auquel doit répondre la fonction principale du Minimum Viable Product, faute de quoi le MVP courre à l’échec 
  • Le MVP doit être suffisamment fini pour faire bonne impression, faute de quoi il pourrait nuire à l’image de marque 
  • En cas de concurrence intense, le client peut ne pas se satisfaire des seules fonctions de base 
  • Encore une fois, pour qu’un client achète un produit, celui-ci doit répondre à un besoin

Les bases de la méthode MVP

  • S’assurer de la pertinence du MVP relativement à vos objectifs : quel positionnement de ce Minimum Viable Product relativement à vos autres produits ? Attirera-t-il de nouveaux utilisateurs pour vos autres produits ? Comment se situe-t-il dans votre stratégie de marque ? 
  • Identifier les problèmes spécifiques que le MVP va résoudre auprès de votre cible : il en va de la pertinence de la fonctionnalité de base et des éventuelles fonctionnalités réduites. Cette décision, hautement stratégique, peut s’appuyer sur différents éléments : étude de marché, recherches des utilisateurs, analyse concurrentielle, vitesse de déploiement de certaines fonctionnalités secondaires au moment des retours utilisateurs, coûts relatifs des différentes implémentations …  
  • Transformer votre projet de MVP en plan d’actions et de développement. 
  • Attention : la fonction principale proposée doit être totalement aboutie, et ainsi offrir aux utilisateurs une valeur réelle. Le produit doit pouvoir fonctionner et être vendu, même dans sa version minimale et encore incomplète.
  • Si le projet est confirmé par le succès du Minimum Viable Product, passez rapidement à la vitesse supérieure afin de mettre sur le marché un produit fini.

Retrouvez notre modèle simple pour rédiger un cahier des charges, voir l'exemple.


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Commentaires

  • Gravatar for Arturo MAZZOLINI

    Arturo MAZZOLINI 4 sept. 2022 à 16:11 (Il y a 20 mois)

    Bonjour,
    c'est toujours un plaisir de lire des articles qui sont vraiment d'actualité et très utiles. Merci à vous.
    Que ce soit à propos du choix dans le portefeuille de projets à développer, ceux qui doivent être démarrés en priorité ou bien comme dans cet article, quelles seront les fonctionnalités à développer en premier pour atteindre le MVP, il faut toujours hiérarchiser beaucoup d'items. au delà de 7, si l'on n'est pas un bon joueur d'échecs, la cohérence de notre choix décroit pour devenir très vite ingérable. On passe alors à la décision émotionnelle ou d'instinct.